Antioche, ou Antakya, une ville chargée d’histoire et d’événements mémorables qui ont façonné les civilisations et les sociétés de la Méditerranée. Un nom qui retentit dans les oreilles et réveille notre sentiments nostalgique au passé glorieux de la cité grecque de l’antiquité, une merveille des fondations grecques en Orient, le sacrilège des arrogants et prétentieux romains, la désirée des arabes et le joyaux des turcs, Antioche la belle, la Grande, l’impériale, la couronne, la ville des lumières…
Elle fut fondée par Séleucos I. Nicator, l’un des diadoques d’Alexandre le Grand, en 300 av. J.-C. Elle était destinée à devenir la capitale de son immense empire qu’a hérité suite au partage entre les diadoques après la mort d’Alexandre. Elle deviendra une grande ville au destin glorieux et triste à la fois. Ses premiers habitants furent des Grecs Athéniens, Macédoniens, Chypriotes, Crétois. Au fur et à mesure elle fut agrandie par les rois séleucides, notamment par Antiochos le Grand, Séleucos II, Antiochos Épiphanes. Elle était construite sur un plan incluant quatre grands quartiers qui lui donne le titre de Tétrapole. Cette disposition consistait à ne pas mélanger les grecs aux habitants étranger et juifs installés dans la ville.
Elle fut conquise par les Romains en 64 av. J.-C., et elle sera la capitale de l’Empire pour l’Orient, la Syrie Grecque et Romaine, dotée d’une légion importante, de privilèges de ville libre, de bâtiments publics, une ville puissante protégée par des murs infranchissables, les plus grands et les plus solides après ceux de Constantinople.
Elle fut le berceau du Christianisme, et des savoirs ou l’esprit grec trouva sa seconde patrie après Athènes et maintenu jusqu’à les conquêtes arabes en 638 ap. J.-C. Ville de lumières, de commerce, de l’art et de l’artisanat, ateliers et fabriques d’objet, le plus grand marché d’étoffe et d’épices de l’empire, Antioche sera à plusieurs reprises détruites par les tremblements de terre et les invasions Parthes, Perses. une population qui dépasse les normes de l’époque atteint selon certains le chiffre de 800.000 rivalisant avec Rome, Alexandrie et Constantinople elle fut arabisée durant la domination arabe, ainsi pour donner naissance à une culture hybride.
Ses grandes écoles font envier les institutions d’aujourd’hui avec le niveau d’enseignement supérieur dans tous les domaines des lettres et des sciences donnèrent des hommes illustres, des grandes figures comme Libanius, Saint Jean Chrysostome, Théodoret, Diodore, Pausanias, Ammien Marcellin, Manouil.
Reconquise en 969 par l’Empereur romain d’Orient Nicéphore Phocas, elle redeviendra la deuxième grande ville de l’Empire, ou plusieurs bâtiments détruits ou abandonnés seront refaits ou reconstruits. Après un siècle de domination grecque, elle sera conquise par Suleyman Shah en 1084 mais reprise par les Croisés en 1098, elle restera jusqu’à la conquête par les Mamelouks en 1268. Durant cette période, Antioche sera une base arrière des Mamelouks sans aucune importance avant son déclin définitif. A l’aube de la conquête Ottomane de la Syrie en 1516, elle compte environ 10.000 habitants. Au milieu du 16e siècle dans la ville vivaient des Grecs, Juifs, Arméniens et Turcs. Elle est rattachée à la ville d’Alep, le centre administratif et économique de la Syrie depuis les conquêtes arabes au VIIe siècle. Les voyageurs ne parlent d’elle qu’ en utilisant des adjectifs comme morose, salle, petite, détruire.
Vers le milieu du 18e siècle, elle se relève lentement et gagne en importance et attire de nouveaux les marchands venus du monde entier s’installer et fonder des comptoirs de transite entre la Méditerranée et l’intérieur de la Syrie, et l’Iran, tout le Moyen Orient. Passage obligé des routes des pèlerinages en direction des lieux saints, permettront à la ville de redevenir un point incontournable du commerce et de l’artisanat aux possibilités importantes. En 1938 elle fut annexée par la Turquie.