Antioche, une merveille du Monde !
De son passé glorieux, Antioche n’a plus rien à de visible en dehors des mosaïques qui témoignent le prestige et le luxe de la vile et le gout des ses habitants. Les murs sont inexistantes, aucun temple grec ni bâtiments publics, ni même une des 2500 églises autrefois élevés partout dans la ville et sa banlieue. aucun pont, le dernier pont romain a été détruit dans les années 80. Ce qui fait d’Antioche, si fascinante, si mystérieuse ce n’est pas les ruines mais l’idée de marché sur cette terre, de partager l’héritage.
Du reste, Antioche est une ville ottomane, avant d’être ville turque moderne. Sa population est un métissage culturel où la majorité est composée de turcs venus d’autre régions de Turquie en quête d’un niveau plus intéressant qu’ailleurs. C’est le secret d’Antioche, d’avoir en son sein des gens qui partagent son héritage bimillénaire et plus, avoir le même ressenti pour la ville. C’est Constantinople en plus petit, beaucoup plus petit! Elle peut être comparée à Beyrouth, ou à Laodicée en Syrie, mais elle n’est pas si arabe qu’on la voit. Sa population en est la preuve. Des anciens Grecs, des Arabes, des Arméniens, des Juifs, quelques européens figurent aux côtés des Turcs et Turkmènes majoritaires de la ville.
Toutefois, les lieux à visiter sont nombreux et offrent au visiteur un aperçu rapide de son passé qui est caché quelque part dans la ville. Si on énumère les sites par ordre chronologique, de l’époque Hellénistique rien ne subside à la surface de la ville de Séleucos. Ni même les traces ne sont découvertes. En revanche, de l’époque Romaine, les vestiges sont nombreux. Des sarcophages aux mosaïques, en passant par les nécropoles, les futs, l’aqueduc, les restes des murs et de l’acropole, l’époque romaine est riche en pièces à conviction pour servir à l’histoire d’Antioche. Ensuite, de l’époque dite Byzantine, aucune église, ni autre bâtiment de la ville de Justinien apportent quelque chose à voir au visiteur. Pourtant cette période a connu un grand mouvement de construction et de reconstruction, des agrandissements. La ville sous domination arabe n’a rien non plus à nous montrer, ni la seconde période byzantine. Par contre la domination franque a laissé le château de Cursat (Kuseyr), le château de Bakras, le Pont de Fer. De la domination Mamelouk quelques mosquées et de l’époque ottomane, les hospices de Sultan Süleyman, de Sokollu Mehmet Paşa ainsi que les savonneries, les hammams, les moulins datant du 18e au 20e siècle.
De tous les monuments à visiter ceux de l’église de Saint Pierre et la mosquée du Habib Najjar restent deux hauts lieux emblématiques de l’antique ville. Le premier, est l’endroit même où l’Apôtre Pierre célébra la Sainte Eucharistie et enseigna l’Évangile à ses disciples; l’autre, une église au dédiée au prophète Agapos, transformée en mosquée, sous les arabes, de nouveau en église sous les byzantins et francs, avant d’être retransformée définitivement en mosquée par Baybars en 1268.
Mais le visiteur, son bonheur le trouvera en marchant dans la ville ancienne, dans les ruelles à travers les vieux quartiers et plonger dans le passé lointain, marcher sur l’avenue Kurtuluş, la grande avenue aux colonnades de bout en bout, le grand souq d’ Antioche et s’émerveiller, le Souq Tawil par les petites boutiques cités par Evliya Çelebi dans son Seyahatnâme au milieu du 17e siècle. Là, boutiques, ateliers, restaurants, épiceries, bijoutiers, drapiers, artisans de tous les corps de métiers animent la ville d’Antioche dès l’aube jusqu’à tard dans la nuit. Dans l’ancienne ville, vers l’église grecque, les petits